Pet sitter : Quel rôle pour la formation dans ce métier ?

20 juin 2025

Le contexte : quand passion rime avec profession

Le métier de pet sitter a pris de l’ampleur ces dernières années en France. Selon une enquête IFOP de 2023, plus de 52 % des foyers français vivent avec au moins un animal de compagnie, ce qui représente environ 33 millions d’animaux domestiques. Face à ce constat, la demande de pet sitting – ou garde d’animaux à domicile – ne cesse de croître.

Dans ce contexte, vous êtes nombreux à vous interroger sur le sérieux et la professionnalisation du secteur : faut-il une formation particulière pour devenir pet sitter ? Est-ce un métier accessible sans diplôme, ou bien existe-t-il des exigences à remplir pour exercer en toute légalité ? Voici de quoi y voir plus clair.

Quelle réglementation pour se lancer comme pet sitter ?

Le pet sitting n’est pas un métier réglementé dans le sens strict du terme — il ne figure pas dans la liste des professions relevant d’un ordre professionnel ou nécessitant un diplôme d’État. Mais la réglementation française encadre malgré tout la garde d’animaux à domicile à plusieurs niveaux.

Déclaration d’activité et obligations légales

  • Statut juridique : Il est obligatoire de déclarer toute activité de pet sitting rémunérée, que ce soit sous le statut d’auto-entrepreneur, d’association, ou autre. Les plateformes telles que PetitsCompagnons.fr ou Animaute rappellent régulièrement l’importance d’être en conformité avec l’URSSAF et la réglementation fiscale (source : service-public.fr).
  • Certification pour la garde hors du domicile du propriétaire : Si vous accueillez des animaux chez vous (et non simplement en visite chez le client), il vous faut le Certificat de Capacité des Animaux de Compagnie d’Espèces Domestiques (ACACED), délivré par la DRAAF. (Arrêté du 3 avril 2014)
  • Respect du bien-être animal : L’article L214-6 du Code Rural impose de garantir « la santé, la sécurité et le bien-être des animaux ». Cela implique une obligation de moyens pour prévenir toute forme de maltraitance ou de négligence.

Formation : obligatoire ou non ?

  • Visites et promenades : Il n’existe aucune obligation légale de formation si vous effectuez uniquement des visites au domicile du propriétaire ou des promenades.
  • Accueil d’animaux : Si vous accueillez les animaux à votre domicile ou dans une pension, le certificat ACACED (anciennement CCAD) devient obligatoire, même pour des chiens ou chats sur une courte période.

En pratique, de nombreux pet sitters exercent sans formation, mais ils doivent rester vigilants sur le plan légal, surtout si leur activité se développe.

Professionnalisation : les bénéfices concrets d’une formation

Si la loi ne l’exige pas toujours, de nombreux acteurs conseillent de se former sérieusement. Pourquoi ? Car la formation structure votre pratique et la rend plus sécurisée, pour vous comme pour les animaux.

Qu’apporte vraiment une formation ?

  • Connaissances comportementales : Comprendre le langage animal, détecter les signes de stress ou de maladie, réagir en cas de conflit entre animaux ou face à un animal anxieux.
  • Gestes de premiers secours : Savoir agir en cas de coup de chaleur, blessure, intoxication – des situations qui ne préviennent pas.
  • Maîtrise des besoins spécifiques : Certains animaux nécessitent des soins particuliers (médication, alimentation adaptée…), la formation prépare à ces situations.
  • Relation client : Savoir instaurer la confiance, gérer les demandes spécifiques, sécuriser le lien avec les familles.
  • Cadre légal et assurance : Tout savoir sur la responsabilité civile professionnelle, les contrats écrits, et la communication avec les vétérinaires en cas d’urgence.

Un sondage mené en 2022 auprès de 1 000 propriétaires d’animaux par Wamiz indiquait que 68 % préfèrent confier leur animal à un pet sitter formé, même en l’absence d’obligation légale. C’est un véritable enjeu d’attractivité pour les professionnels.

Quelles formations existent pour les pet sitters ?

L’offre de formation s’est structurée ces dernières années, portée par l’exigence croissante des maîtres et des assureurs d’un côté, et par la volonté de professionnaliser la filière de l’autre.

Le Certificat de Capacité (ACACED)

  • Objectif : Certifier les connaissances relatives aux besoins biologiques, physiologiques, comportementaux et d’entretien des animaux domestiques.
  • Comment l’obtenir ? Après une formation de 2 à 3 jours (durée variable), sanctionnée par un QCM. Renouvellement obligatoire tous les 10 ans.
  • Où se former ? Les organismes agréés par la DRAAF, comme CFPPA, Agri-Formations, ou des centres vétérinaires accrédités.

Autres parcours spécialisés

  • Secourisme animalier : Formations proposées par La Croix Bleue, le CFPPA, ou des organismes spécialisés. Durées variables, souvent sur une journée ou un week-end.
  • Éducation canine et comportementalisme : Un atout en cas de garde de chiens ayant besoin d’encadrement comportemental. Possibilité de suivre des stages ou modules spécialisés.
  • MOOC et formations en ligne : Quantité de ressources existent (par exemple celles d’Animal University, Wamiz Academy, etc), allant de vidéos de sensibilisation gratuites à des cursus plus complets.

Certaines plateformes et assureurs (comme Fidanimo) proposent même des réductions de cotisations aux pet sitters formés, preuve que la tendance va vers la reconnaissance de compétences spécifiques.

Formation ou expérience : comment faire la différence ?

Le métier de pet sitter ne s’improvise pas. Si la formation n’est pas systématiquement exigée, elle distingue très vite les profils les plus fiables. Mais l’expérience terrain compte aussi.

  • Réseau et recommandations : Les clients font de plus en plus attention à l’expérience et au retour d’autres propriétaires, notamment sur les plateformes spécialisées.
  • Diversité des situations rencontrées : Prendre soin d’animaux âgés, malades, anxieux, ou devant suivre un protocole médical, impose parfois des compétences spécifiques acquises “sur le tas”.
  • Capacité à rassurer : Les familles recherchent des pet sitters qui savent réagir au stress ou à l’imprévu – atouts que peuvent garantir une formation, mais aussi la pratique répétée.

Un équilibre se dessine : la formation offre un socle, l’expérience affine l’expertise. Selon une étude menée par la plateforme Animaute en 2022, 72 % des pet sitters ayant suivi une formation reçoivent plus d’avis positifs ou de missions récurrentes.

Le futur du pet sitting : vers une reconnaissance accrue ?

La France n’a pas encore institué de diplôme d’État pour le pet sitting (contrairement à certains métiers animaliers comme le toilettage, où des Certificats d’Aptitude existent), mais la tendance est à la professionnalisation. Plusieurs groupes de réflexion, réunissant vétérinaires, éducateurs, assureurs et représentants de la protection animale, plaident pour une montée en compétences du secteur – une évolution suivie de près par le Ministère de l’Agriculture.

Au Royaume-Uni, la National Association of Pet Sitters (NARPS UK) impulse une démarche similaire, avec des standards de bonnes pratiques et la promotion de la formation pour tous les intervenants — un modèle qui pourrait inspirer la France dans les années à venir.

Pour aller plus loin : valoriser son parcours et sécuriser son activité

Quel que soit votre choix – formation initiale, certification, ou développement par l’expérience – il reste essentiel d’informer vos clients et de mettre en avant vos compétences. Voici quelques pistes :

  • Présenter son parcours : Dans votre profil ou lors de la première prise de contact, communiquez sur vos formations, vos expériences, et vos recommandations.
  • Mettre à jour ses compétences : Le monde animalier évolue : de nouveaux besoins (comme la prise en charge des animaux exotiques) apparaissent, la réglementation change, les outils se digitalisent.
  • Assurer son activité : La responsabilité civile professionnelle est un gage de sérieux – et parfois exigée, notamment en cas d’incident.
  • Échanger avec d’autres professionnels : Se connecter à des réseaux (groupes Facebook spécialisés, forums, rencontres professionnelles) permet de partager des conseils et de rester au fait des évolutions du métier.

La professionnalisation par la formation n’est pas une obligation absolue dans le pet sitting, mais elle représente un véritable levier de confiance, aussi bien pour les familles que pour les professionnels eux-mêmes. Envisager une formation – même courte – ou des modules spécialisés reste, à ce titre, une démarche responsable et valorisante pour tous ceux qui souhaitent s’engager sérieusement auprès des animaux.

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