Compétences clés pour se lancer et réussir comme pet sitter

16 juin 2025

Un métier accessible, mais structuré : la garde d’animaux aujourd’hui

Le petsitting séduit chaque année de plus en plus de personnes en France. Selon une étude Ipsos de 2022, 40% des propriétaires de chiens ou de chats ont déjà eu recours à un service de garde au moins une fois au cours des douze derniers mois (source : Ipsos pour Woopets). Pourtant, derrière le simple amour des animaux, la réalité de ce métier repose sur des compétences bien spécifiques. Quelles sont-elles ? À quoi doit-on se préparer pour exercer en toute confiance ?

Faut-il obligatoirement une formation pour devenir pet sitter ?

En France, il n’existe pas de diplôme strictement obligatoire pour devenir pet sitter classique, malgré diverses formations accessibles. Il s’agit donc d’une profession non réglementée au sens légal, sauf dans le cas où l'activité comprend la gestion d’espèces non domestiques, où la certification de capacité animaux domestiques (ACACED) peut être exigée (Ministère de l’Agriculture). Pour la garde de chiens, chats, rongeurs et oiseaux communs, aucune certification n’est imposée. Cependant, suivre une formation reste conseillé. Plus de 60% des clients affirment faire davantage confiance à un pet sitter ayant suivi une formation, même courte (baromètre Pet-sitting Grand Angle, 2023). Les options vont d’une formation en e-learning avec des organismes privés à des formations plus poussées, par exemple sur les premiers soins aux animaux ou la compréhension des signaux corporels.

  • Formation ACACED (utile pour asseoir sa légitimité et gérer des imprévus de santé ou de comportement)
  • Stages chez un vétérinaire ou dans un refuge pour appréhender le métier en conditions réelles
  • Modules en ligne sur la sécurité, le bien-être animal, la relation client

Aucune obligation donc, mais un vrai plus pour rassurer les familles et gagner en efficacité professionnelle.

Compétences humaines : ce qui fait vraiment la différence

Le pet sitting n’est pas uniquement un métier d’action. L’humain est au cœur de la relation avec l’animal, mais aussi avec ses propriétaires. La qualité du service repose avant tout sur certaines qualités humaines. Voici les plus marquantes :

  • Empathie : pour comprendre les besoins de l'animal et créer une relation de confiance.
  • Patience : indispensable avec les animaux stressés ou les jeunes, mais aussi lors de l’apprentissage de nouvelles habitudes.
  • Discrétion : car intervenir dans le cadre privé de quelqu’un demande une attitude respectueuse et attentive aux attentes de la famille.
  • Réactivité : savoir agir rapidement face à un imprévu, que ce soit pour l’animal (changement de comportement, accident bénin) ou pour le propriétaire (demandes de dernière minute, ajustements indispensables du séjour).

Une étude menée par la plateforme Wamiz indique que près de 75% des clients jugent la qualité d’écoute du pet sitter comme un critère clé de satisfaction, avant même l’expérience antérieure (Wamiz, 2023).

Peut-on devenir pet sitter sans avoir eu d’animal ?

Avoir grandi avec un animal n’est pas un prérequis. Ce qui compte, c’est la capacité d’apprentissage et la compréhension du fonctionnement animal. Beaucoup de pet sitters aujourd’hui ont découvert leur vocation en gardant les animaux d’autrui – sans nécessairement avoir eu eux-mêmes un chien ou un chat chez eux.

Ce qui fait la différence :

  • Être ouvert à la formation continue, lire des ouvrages spécialisés ou consulter des vidéos éducatives de vétérinaires et éducateurs animaliers (livres de Joël Dehasse ou vidéos de Cécile Valton, éducatrice féline).
  • Multiplier les expériences encadrées : par exemple, commencer par du bénévolat dans les refuges SPA, où près de 6 000 bénévoles découvrent chaque année les bases du comportement animal (source : SPA France).
  • Demander des retours d’expérience à d’autres professionnels. Le compagnonnage est une voie d’apprentissage souvent négligée.

Ainsi, la passion et la volonté d’apprendre prévalent sur l’expérience personnelle.

Le sens de l’observation : développer un atout central

Observer ne signifie pas « regarder distraitement ». Les animaux communiquent bien souvent par des signaux subtils, qu’il faut savoir décrypter. Repérer un changement de posture, une respiration accélérée, ou un comportement légèrement inhabituel permet d’agir avant qu’un problème n’éclate.

Quelques conseils pour aiguiser cette compétence :

  • Tenir un journal d’observation pendant chaque garde, notant heure par heure (alimentation, selles, activité, humeur).
  • Se former à la lecture des signaux d’apaisement, bien documentés dans les ouvrages de Turid Rugaas (« Les Signaux d’apaisement chez le chien »).
  • Demander au propriétaire les habitudes précises de l’animal et vérifier si elles sont respectées pendant la garde.
  • Ne jamais négliger les signaux faibles (léchage excessif, abattement, changement d’appétit).

Des études (voir le rapport ANSES 2021) pointent l’importance de l’observation pour détecter précocement les pathologies ou situations à risque. C’est donc aussi un enjeu de sécurité.

La fiabilité, une valeur cardinale : de la ponctualité à la gestion d’urgence

Être fiable ne signifie pas être parfait ou infaillible. Cela signifie pouvoir tenir parole, s’organiser, anticiper et prévenir. Seules 7% des familles interrogées ont déclaré pouvoir « tolérer » un oubli ou un retard important du pet sitter (étude Kantar pour Petsitter, 2023).

  • Respecter scrupuleusement les horaires convenus et les consignes (mode d’alimentation, médication, fréquence des visites, etc.).
  • Prévoir des alternatives : qu’arrive-t-il si vous êtes malade ? Avez-vous un partenaire confiance pouvant vous remplacer rapidement ?
  • Relancer systématiquement le propriétaire en cas de doute ou d’imprévu : un message vaut mieux que des excuses a posteriori.
  • Mettre en place des protocoles clairs pour la gestion des situations d’urgence (numéros vétérinaire, trousse de secours, consentement aux soins).

Être fiable, c’est rassurer autant le propriétaire que soi-même.

La communication, clé de la relation tripartite

Un bon pet sitter ne se limite pas à des compétences techniques. Le vrai lien de confiance naît de la qualité de la communication, à la fois avant, pendant et après la garde.

Comment favoriser ce dialogue ?

  1. Avant la garde : cerner avec précision les attentes du propriétaire, poser toutes les questions utiles (certificats de vaccination, habitudes, points de vigilance).
  2. Pendant : envoyer des nouvelles régulières, photos, nouvelles routines, rapport sur l’alimentation et la santé.
  3. Après : proposer un bilan personnalisé, recueillir les retours pour s’améliorer.

84% des clients ayant bénéficié de ce type de suivi déclarent vouloir reconfier leur animal à la même personne (source : baromètre Anihomesitting, 2023).

Gérer ses émotions : faire face aux imprévus et garder la tête froide

Dans ce métier, il arrive d’être confronté à des situations délicates : animal qui refuse de s’alimenter, bagarre lors d’une promenade, rechute de santé… La capacité à gérer ses émotions conditionne alors la sécurité et le confort de tous.

  • Prendre du recul : adopter la pensée rationnelle plutôt que la panique immédiate.
  • S’appuyer sur un réseau : savoir qui appeler en cas de doute : vétérinaire, propriétaire, autre pet sitter expérimenté.
  • Se former aux premiers secours animaliers : une étape fréquemment recommandée par les professionnels (Croix Bleue, 2022).
  • Échanger sur ses expériences : les forums professionnels ou groupes d’entraide sont précieux pour relativiser et progresser.

Gérer ses émotions, c’est avoir conscience de ses limites… et savoir demander de l’aide si besoin.

L’amour des animaux : socle nécessaire mais non suffisant

La motivation première pour ce métier est souvent l’affection pour les animaux. Mais « aimer les animaux » ne garantit pas la compétence. Les associations professionnelles (SNPA, CSF) rappellent que l’amour ne remplace ni la formation ni la rigueur.

Le petsitter professionnel crée un environnement sécurisé, stable, répondant aux besoins spécifiques de chaque animal. Il ne se laisse pas déborder par l’affect – par exemple, accepter de donner une friandise non prévue peut nuire à la santé de l’animal diabétique (ANSES, 2021).

  • Savoir dire non et respecter le protocole donné.
  • Prioriser la sécurité et le bien-être, parfois à l’encontre de son propre désir de faire plaisir.

Débuter et acquérir de l’expérience

Pour une personne qui commence, l’expérience est à construire. Voici comment s’y prendre :

  • Effectuer des gardes bénévoles pour des proches ou au sein d’associations (ex : 30 Millions d’Amis, SPA…)
  • Proposer ses services sur des plateformes locales où le bouche-à-oreille est encore très présent.
  • Demander des évaluations et avis à chaque fin de prestation, pour peu à peu constituer un dossier de références.
  • Se spécialiser : proposer par exemple la garde de NAC (Nouveaux Animaux de Compagnie) ou se former davantage au comportement félin ou canin.

Note : certaines associations forment spécifiquement au petsitting, comme « Petits Pas Canins » ou « La Compagnie des Félins ».

Les erreurs à éviter absolument avec un animal confié

  • Changer radicalement les habitudes : un nouvel aliment ou un rythme très différent peut provoquer de véritables troubles digestifs, du stress ou des comportements indésirables.
  • Ignorer les signaux de mal-être : un animal qui se cache, qui refuse de jouer ou qui hurle n’est pas «juste capricieux». Ce sont des signaux d’appel à prendre au sérieux.
  • Prendre des initiatives sans accord : donner un médicament, promener dans un lieu non sécurisé, inviter quelqu’un à domicile sans autorisation du propriétaire… autant de comportements à proscrire.
  • Manquer de vigilance : laisser une fenêtre ouverte ou oublier que le chat peut s’y faufiler, exemple classique d’accidents évitables.
  • Sous-estimer la sécurité : une porte mal fermée, un jouet non adapté, un chien détaché trop tôt… La sécurité doit être vérifiée à chaque étape.

Embrasser la professionnalisation et l’évolution du métier

Le petsitting évolue : attentes croissantes des familles, nouvelles normes de bien-être animal, outils numériques. Les pet sitters les plus appréciés sont systématiquement ceux qui se forment, documentent chaque garde, partagent avec leurs pairs et mettent en avant la qualité du lien plutôt que les seules compétences techniques. Se professionnaliser, c’est s’assurer de répondre durablement aux besoins des familles… et au bien-être des animaux eux-mêmes.

En vous appuyant sur ces compétences humaines, techniques et relationnelles, vous faites de la garde d’animaux un métier reconnu et digne de confiance – loin de l’improvisation, proche des vrais besoins.

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