Devenir pet sitter en France : le guide des formations et des certifications

12 septembre 2025

Quelles obligations légales pour exercer le métier de pet sitter ?

Le métier de pet sitter n’impose pas, à ce jour, de formation strictement obligatoire en France pour les gardes ponctuelles à domicile. Cependant, selon le mode d’exercice choisi et les espèces accueillies, la réglementation peut se renforcer.

  • Garde d’animaux à domicile (chez le propriétaire) : aucune obligation de diplôme ni de certification spécifique, mais la loi impose le respect du bien-être animal (article L214-6-1 du Code rural).
  • Accueil d’animaux à son domicile ou en dehors de celui du propriétaire : certification obligatoire en vertu de la législation sur la gestion d’une activité impliquant l’hébergement de plusieurs animaux (notamment chiens et chats).

Il est ainsi important de bien distinguer entre le pet sitter qui intervient au domicile du propriétaire, et celui ou celle qui choisit de garder des animaux chez soi : les obligations règlementaires diffèrent.

Faut-il suivre une formation pour être pet sitter ?

Aucune formation d’État n’est, à ce jour, exigée pour réaliser de la garde d’animaux à domicile chez le particulier. Cependant, le secteur tend à se professionnaliser et le marché évolue rapidement. Suivre une formation devient alors un véritable atout, à la fois pour acquérir des bases solides et rassurer les propriétaires.

Concrètement, la majorité des assureurs et plateformes spécialisées recommandent, voire exigent, au minimum une connaissance de base en comportement animal, santé animale, premiers secours, ainsi qu’en législation. Le fait de présenter une attestation ou un diplôme constitue un gage de sérieux non négligeable, notamment face à une concurrence qui s’intensifie (près de 5 000 offres recensées sur les principales plateformes en 2023 selon Pet Alert France).

Les organismes qui forment les pet sitters

Plusieurs organismes privés et publics proposent aujourd’hui des formations adaptées ou spécialisées, de durées variables. En voici les principaux :

  • GRETA et CFPPA (Centres de formation professionnelle agricoles) : formation au Certificat de capacité animaux domestiques (CCAD), obligatoire pour l’accueil d’animaux chez soi.
  • Organismes privés spécialisés : De nombreuses écoles privées proposent des modules pour pet sitters, souvent à distance (ex : Gereso, Format’Animaux).
  • Organisations dédiées aux métiers animaliers : Woorea, Centraux Chien et Compagnie, proposant des parcours spécifiquement axés autour du dogsitting/catsitting.
  • IFSA (Institut de Formation en Soins Animaliers) : propose des cursus allant de l’initiation aux spécialisations, et reconnus dans le circuit privé du secteur.

De plus en plus, des plateformes type Petits Compagnons, Animaute ou Holidog proposent aussi leurs propres modules d’accompagnement, à destination de leurs futurs intervenants.

Un diplôme reconnu pour exercer : mythe ou réalité ?

Il n’existe pas à ce jour de diplôme d’État de « pet sitter » au sens strict du terme. On recense cependant plusieurs certificats et titres professionnels parmi lesquels :

  • CCAD (Certificat de capacité animaux domestiques) – devenu ACACED (Attestation de Connaissances pour les Animaux de Compagnie d’Espèces Domestiques) depuis 2016.
  • CAPA (Certificat d’Aptitude Professionnelle Agricole) – Soigneur animalier
  • Certificats de formation en comportement animal, délivrés par des écoles spécialisées.

Le parcours le plus reconnu légalement est aujourd’hui le CCAD/ACACED. Ce certificat est obligatoire pour l’accueil à domicile ou l’activité en structure (article L214-6 du Code rural). Cette attestation n’est cependant pas requise pour la simple visite à domicile, mais fortement recommandée pour tout professionnel souhaitant sécuriser son activité.

À retenir : si l’on souhaite accueillir plus d’un animal chez soi ou développer une micro-entreprise de petsitting, la détention de l’ACACED s’avère incontournable.

Le certificat de capacité animaux domestiques (CCAD) devenu ACACED : atout ou nécessité ?

Longtemps appelé Certificat de capacité (CCAD), l’ACACED (instauré en 2016) est exigé pour toute personne qui souhaite exercer à titre commercial une activité avec des animaux de compagnie domestiques : garde à domicile (chez le pet sitter), élevage, vente, transit.

  • Durée : formation de 14 à 20 heures selon les espèces choisies (chiens, chats, NAC…)
  • Public : toute personne souhaitant exercer professionnellement, ouverture même aux salariés, bénévoles, etc.
  • Examen : QCM de validation de connaissances
  • Tarif moyen : Entre 250 et 350 € selon les centres (Ministère de l’Agriculture)

Cette certification atteste de connaissances solides dans trois domaines :

  • biologie, comportement, alimentation
  • logement, hygiène, santé
  • législation et réglementation

Son obtention renforce la crédibilité du pet sitter, permet souvent d’être mieux référencé sur les plateformes et d’accéder à certaines assurances professionnelles.

Peut-on se lancer sans certification ?

Le régime d’auto-entrepreneur permet d’exercer légalement le métier de pet sitter sans certification, uniquement si les animaux sont gardés au domicile de leur propriétaire et que le nombre d'animaux reste limité (moins de 10 chiens et chats, hors chiens catégorisés). Cela suppose tout de même de fournir un service qualitatif, car le bouche-à-oreille repose sur la confiance et la compétence perçue. En cas d’incident, un défaut de formation pourrait vous être reproché par les autorités, voire en cas de litige.

À noter : les assurances spécialisées privilégient de plus en plus les profils certifiés, tant pour la couverture des animaux que pour le respect des normes de bientraitance.

Reconnaissance des formations en ligne : utile ou illusoire ?

On observe depuis quelques années une multiplication d’offres de formations 100% en ligne. Leur attrait : accessibles à distance, à son rythme, et souvent abordables (30 à 200 € selon la renommée du module).

Toutefois :

  • Toutes ne sont pas reconnues par l’État ni considérées comme valables aux yeux des assureurs ou services vétérinaires.
  • Seules les formations menant à l’ACACED le sont officiellement.
  • Des modules complémentaires (premiers secours animaux, gestion de conflits avec les maîtres, communication) peuvent compléter utilement le parcours du pet sitter.
  • Vérifiez toujours la notoriété et l’accréditation de l’organisme avant de vous inscrire.

Certaines plateformes réclament d’ailleurs désormais la validation d’une formation interne avant toute prise de mission.

Financement des formations : quelles options ?

Le coût d’une formation varie selon la durée, le contenu et l’organisme choisi. Il existe différents leviers pour limiter la charge financière :

  • Compte Personnel de Formation (CPF) : Certaines formations (CCAD/ACACED notamment) sont éligibles au CPF, permettant à toute personne ayant travaillé de mobiliser ses droits à la formation.
  • Financement Pôle Emploi : Possibilité de prise en charge dans le cadre d’une reconversion professionnelle.
  • Plan de développement des compétences : Pour les salariés du secteur animalier.
  • Autofinancement : Certaines formations courtes ou modules de spécialisation restent accessibles financièrement sans subvention.

N’hésitez pas à consulter le site MonCompteFormation.gouv.fr ou à solliciter directement le centre de formation pour vérifier les conditions d’éligibilité et d’accompagnement.

Durée et renouvellement des certifications : ce qu’il faut savoir

L’ACACED est valable 10 ans. Passé ce délai, il faut suivre une formation de mise à jour (rappel des obligations légales, actualités sur le bien-être animal).

Certaines assurances professionnelles peuvent imposer une actualisation plus régulière des compétences, surtout si le pet sitter souhaite ajouter une nouvelle espèce ou prendre en charge des situations particulières (gestions des chiens au comportement difficile par exemple).

Formation initiale ou formation continue : bien intégrer les différences

On distingue deux types de parcours en formation :

  • La formation initiale : se concentre sur les bases à connaître pour débuter dans le métier de pet sitter — anatomie, comportement, législation, premiers gestes d’urgence animale.
  • La formation continue : vise à perfectionner et élargir ses compétences une fois en exercice (ex : gestion d’une micro-entreprise, accueil de nouveaux types d’animaux, prise en charge de pathologies spécifiques, adaptation aux évolutions réglementaires…)

Le marché du petsitting valorise de plus en plus les profils capables d’actualiser leurs connaissances. 78% des entreprises du secteur animalier déclarent exiger ou recommander une formation continue à leurs intervenants (source : Ouest France, mars 2023).

Quels contenus de formation privilégier pour bien démarrer ?

Voici les thématiques jugées prioritaires par les organismes et les propriétaires d’animaux :

  1. Comportement et langage animal (chien, chat, NAC)
  2. Notions de santé animale : premiers soins, gestion des urgences
  3. Législation spécifique : réglementations locales, chartes de bientraitance, droits et devoirs du pet sitter
  4. Gestion de la relation client : prise de brief, respect des consignes, ajustement selon le contexte familial
  5. Sensibilisation à la protection animale : repérage de la maltraitance, postures à adopter
  6. Création et gestion d’activité : bases administratives, choix du statut (auto-entrepreneur, société…), assurances

Certaines formations intègrent désormais des ateliers pratiques (simulateurs de situations réelles, échanges de pairs, jeux de rôle), plébiscités par les employeurs et garants d’une montée en compétences durable.

Évolutions du secteur et perspectives

Le marché du petsitting en France devrait poursuivre sa professionnalisation avec, à terme, une probable hausse des exigences en matière de formations et certifications. Certaines plateformes envisagent d’ailleurs la création d’un label qualité ou d’un référentiel commun. À ce jour, si l’envie, la rigueur et l’expérience constituent des atouts précieux, la formation adaptée reste la clé d’une activité pérenne et reconnue, au service du bien-être animal et de la confiance des familles.

Pour s’adapter à la demande croissante et aux attentes élevées des propriétaires, miser sur la formation — dès le départ et tout au long du parcours — apparaît comme une démarche aussi professionnelle qu’éthique.

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