Les comportements à éviter absolument lorsqu’on garde un animal confié : guide pratique pour pet sitters responsables

26 juillet 2025

Comprendre ce qui est en jeu quand on garde un animal

Confier son animal à un pet sitter n’a rien d’anodin. Les chiens, chats et autres compagnons sont souvent des membres à part entière de la famille. Lorsqu’ils changent de repères – nouveaux lieux, nouvelles personnes, parfois absence de leurs maîtres – leur équilibre émotionnel peut être mis à l’épreuve. Selon une enquête du Conseil national de la protection animale (2021), plus de 68 % des propriétaires ont déjà ressenti de l’appréhension à l’idée de laisser leur animal, principalement par inquiétude quant à la qualité des soins et de l’attention prodiguée. De l’autre côté, le pet sitter a une double responsabilité : préserver le bien-être de l’animal, mais aussi la confiance du propriétaire. Éviter certaines erreurs, parfois commises sans malveillance, est donc essentiel pour garantir sécurité et sérénité à chacun.

Erreur n°1 : Négliger la période d’adaptation de l’animal

Un animal confié passe par une phase d’ajustement. Cette période d’adaptation peut durer de quelques heures à plusieurs jours suivant le tempérament, l’espèce et les antécédents de l’animal (source : La SPA). La tendance naturelle du pet sitter – vouloir rassurer à tout prix ou, inversement, ignorer la nécessité d’un temps de repos – peut provoquer l’effet inverse de celui recherché.

  • Forcer le contact physique : Sauter d’emblée sur l’animal pour le câliner peut générer du stress, voire de la peur, en particulier chez les chats ou les animaux réservés.
  • Modifier brutalement ses repères : Changer la disposition des affaires, la routine de balades ou le rythme des repas sans transition peut perturber un animal habitué à ses habitudes.

Bon réflexe : Observer attentivement, proposer mais ne jamais imposer, et respecter l’espace de l’animal. Si le maître a laissé un objet familier (coussin, jouet, vêtement), le laisser à disposition sécurise plus efficacement que mille mots.

Erreur n°2 : Sous-estimer l’importance d’une communication claire avec le propriétaire

La majorité des incidents liés à la garde d’animaux découlent d’un manque d’informations ou de consignes floues. Selon une étude menée par Rover auprès de 2000 utilisateurs, 32 % des propriétaires estiment que leur pet sitter n’a pas respecté toutes leurs instructions (source : Rover).

  • Improviser sur la nourriture, les heures de promenade ou les soins médicaux : Ne pas suivre à la lettre les recommandations peut avoir des conséquences directes sur la santé de l’animal (intoxication, anxiété, etc).
  • Hésiter à poser des questions : Par crainte de paraître inexpérimenté ou de déranger, certains pet sitters n’osent pas demander des précisions – un réflexe pourtant indispensable.

Bon réflexe : Avant la garde, faire un tour complet des attentes du propriétaire : habitudes alimentaires, allergies, mots-clés d’éducation, réactions particulières, contacts d’urgence (y compris vétérinaire habituel). Mieux vaut demander une fois de trop que de rater une information essentielle.

Erreur n°3 : Mal gérer l’excitation ou la peur de l’animal

Un animal peut exprimer son inconfort, son stress ou, au contraire, son surplus d’énergie, de multiples façons. Ignorer ou mal interpréter ces signaux est une erreur courante qui peut aboutir à des comportements indésirables, voire dangereux.

  1. Ignorer les signaux de stress : Halètements excessifs, oreilles baissées, grognements, marquages ou toilettages compulsifs... savent dire bien des choses. Par exemple, 60 % des morsures chez le chien auraient pu être évitées avec une meilleure lecture du langage corporel (source : Institut Français du Chien et du Chat).
  2. Stimuler sans limite ou frustrer excessivement : Un chat sur-stimulé ou un chien non sorti assez souvent court le risque de s’ennuyer ou de développer des troubles du comportement (destructions, vocalises, griffades...)
  3. Punir ou crier : Les réactions brusques ne calment pas un animal stressé, elles aggravent sa peur ou mettent à mal la relation de confiance. Selon l’American Veterinary Medical Association (AVMA), les punitions physiques majorent l’agressivité et retardent la résolution des troubles.

Bon réflexe : Prévoir des temps calmes et actifs, être attentif aux changements comportementaux même subtils, et s’adapter en douceur. Ne jamais ignorer un signal inhabituelle, même mineur.

Erreur n°4 : Prendre des initiatives risquées

Parfois, dans le souhait de bien faire, le pet sitter sort du cadre : test d’un nouveau jeu, balade dans un environnement inconnu, dégustation de restes de table… Le risque ? Exposer l’animal à des dangers imprévus. Une enquête menée par l’Association Française des Comportementalistes met en évidence que 8 % des accidents domestiques chez les animaux gardés sont liés à des « nouveautés » initiées durant la garde.

  • Changer d’alimentation de façon non validée : Certains aliments (chocolat, oignons, raisins...) sont toxiques pour chiens et chats (source : ANSES). De plus, une transition alimentaire brutale cause troubles digestifs et inconforts.
  • Tester une nouvelle balade sans connaître les réactions de l’animal (peur des voitures, fugue possible, rencontre avec des congénères imprévus...)
  • Laisser l’animal sans surveillance dans le jardin ou une pièce non sécurisée : Chien qui creuse sous une clôture, chat qui file par la fenêtre ouverte… Les accidents arrivent plus vite qu’on ne l’imagine.

Bon réflexe : Toujours valider auprès du propriétaire toute nouveauté importante. Prioriser la routine connue et la sécurité, même si l’animal a l’air en forme et curieux.

Erreur n°5 : Négliger l’hygiène et la santé de l’animal

L’hygiène joue un rôle majeur, aussi bien pour le bien-être que pour la prévention des risques sanitaires. Un animal stressé, parfois malpropre parce qu'il ne trouve pas ses repères, ne doit pas être grondé ou ignoré. Voici ce qu’il faut éviter :

  1. Oublier de changer l’eau ou de nettoyer la litière / le lieu de couchage : Cela peut générer maladies, troubles urinaires, perte d’appétit (source : Faculté de Médecine Vétérinaire de l’Université de Montréal).
  2. Manquer de vigilance sur la santé : Vomissements, refus de s’alimenter, apathie ou blessures mineures... ne sont jamais anodins, surtout chez un animal en garde. 41 % des signalements vétérinaires pendant une garde concernent des symptômes non repérés suffisamment tôt, selon le Syndicat National des Vétérinaires d’Exercice Libéral.
  3. Partager des couchages ou bols entre animaux de foyers différents : C’est un vecteur de transmissions de parasites ou de virus (ex : virus de la calicivirose féline, ou gastro-entérites canines).

Bon réflexe : Maintenir une routine d’hygiène régulière, intégrer un contrôle santé quotidien et, au moindre doute, contacter le vétérinaire référent ou le propriétaire.

Erreur n°6 : Sous-estimer l’importance du respect du cadre légal et contractuel

La garde d’animaux n’est ni un « petit boulot » sans réglementation, ni une activité sans conséquences. Outre la responsabilité morale, la législation française encadre la garde d’animaux: – Obligation d’assurer le bien-être et la sécurité de l’animal (Code rural, article L214-1 à L214-3) – Obligation d’obtenir l’accord écrit du propriétaire pour toute intervention, en particulier en cas de soins vétérinaires ou d’incident grave – Assurance responsabilité civile recommandée pour le pet sitter, couvrant les dommages éventuellement causés par l’animal gardé

  • Méconnaître ces règles expose le pet sitter et le propriétaire à des litiges voire à des responsabilités pénales (source : Service Public).
  • Refuser de remplir un contrat de garde ou un « cahier de liaison » compromet la traçabilité et la sécurité des échanges.

Bon réflexe : Vérifier ses assurances, proposer systématiquement un contrat de garde clair, relever chaque information nouvelle ou incident dans un carnet de liaison et demander l’accord du propriétaire en cas de situation imprévue.

À retenir pour une garde respectueuse et sécurisée

Accueillir un animal confié, c'est plus qu’assurer une présence : c’est un engagement sérieux, où l’observation, le respect du rythme, la communication et la sécurité doivent passer avant toute improvisation. Les erreurs de comportement listées ici n’empêchent pas de tisser un lien unique avec chaque animal, bien au contraire : c’est en évitant ces écueils qu’on permet à chacun de s’épanouir et de se sentir en confiance. Les bons gestes s’acquièrent avec l’expérience, la curiosité et l’humilité : n’hésitez jamais à continuer de vous informer, à dialoguer avec des professionnels et à solliciter toujours le retour des maîtres. S’occuper d’un animal confié, c’est apprendre tous les jours – pour leur bien et pour le vôtre !

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